mercredi 30 juillet 2014

Perles de Sagesse avec Osho

Dans un de ses ouvrages, le mystique indien Osho nous livre des perles de sagesse... 

L'illumination :

Renoncez à toute ambition d'être le premier à atteindre l'illumination. Il n'y a pas d'illumination individuelle. Tous les individus sont unis entre eux et avec le Tout.

L'abandon de soi :

Si vous voulez retirer le plus grand enrichissement de n'importe quelle situation, vous devez vous engager totalement.

"L'ultime accident" (autre terme pour illumination) :

Soyez authentique dans votre recherche, consacrez vous entièrement à elle. C'est la soif de connaître l'original derrière le reflet qui vous rend digne de l'"Ultime accident."

L'avidité :

Soyez conscient de votre mental, de son avidité et de son manque de confiance. C'est par la prise de conscience que l'avidité peut être transformée.
Dirigez votre attention vers ce qui est positif dans la confiance que tout ce qui vous est donné est absolument juste; dans cette confiance laissez vous aller à danser de reconnaissance.

L'art d'être disciple :

Permettez à chaque situation de votre vie de devenir un enseignement.

Le plus grand des miracles...est de ne pas en faire :

Veillez à ne pas vous laisser prendre au piège des miracles, des phénomènes psychiques, des états d'extase. Ne les prenez pas comme des indications que vous avez atteint quoique ce soit. Il n'y a rien à atteindre. Soyez simplement ordinaire et réjouissez vous.

La valeur :

N'essayez pas de prouver votre valeur en vous laissant réduire à une simple commodité. Souvenez vous que la plus grande expérience de la vie ne vient pas de ce que vous faites, mais vous est donné par l'amour, à travers la méditation.

Etre ordinaire :

Etre simplement ordinaire est un miracle. Ne pas aspirer à devenir quelqu'un est un miracle. Laissez la nature suivre son cours, allez avec elle.

La réceptivité :

Il est temps de cesser de chercher des réponses de manière agressive. Videz-vous totalement, devenez réceptifs à l'existence tout entière. Détendez vous simplement, attendez et prenez du bon temps.

Renoncer au savoir :

Vous êtes prêts à abandonner l'illusoire, à renoncer au savoir emprunté et à entrer dans votre propre sagesse, votre propre compréhension.

La confiance :

Lorsque vous êtes dans une profonde confiance, la qualité même de cette confiance transforme votre vie quelles que soient les circonstances.

L'imitation :

Observez vous pour savoir si vous imitez autrui. Dans l'imitation toute semence d'authenticité reste morte en vous. Prenez l'épée de la conscience et tranchez cette imitation aussi douloureux que cela puisse être; la souffrance doit aller en profondeur. Et grâce au choc, votre soi, votre propre authenticité peuvent émerger.

L'éveil :

Chaque fois que vous vous apercevez que vous êtes en train d'agir inconsciemment, arrêtez vous. Ne soyez pas un robot. N'agissez pas à partir de votre égo. Prenez une tasse de thé, éveillez-vous et agissez avec conscience.

La méditation :

Soyez attentifs en toutes circonstances. Il n'y a rien de "grand", rien de "petit". Tout est divin. Vous pouvez trouver Dieu en toutes choses.

Etre centré :

Restez centrés. Ne vous laissez pas manipuler par l'opinion des autres, ni par leur tentative de vous pousser ici et là. Ne tombez pas à leur niveau.

La compréhension :

Comprenez que ce que vous voyez chez les autres est ce que vous portez en vous mêmes. Vos jugements sont en réalité des projections de ce qui est rejeté ou réprimé en vous.

Le don :

Maintenant il est temps de vous ouvrir, de cesser d'être avare, de donner le meilleur de vous-même. De donner à partir de l'abondance d'amour, de votre coeur.

L'innocence :

Le coeur peut parler au rocher...l'amour absolu révèle ce mystère. Devenez fous de la folie du coeur.

La prière :

N'interférez pas dans l'amour et la prière de quelqu'un d'autre. Renoncez à l'idée que vous connaissez la juste manière d'aider ou de prier. Respectez simplement le fait que quelle que soit la manière dont les autres aiment ou prient elle est parfaite pour eux.

L'abus de pouvoir :

Lorsque vous utilisez votre pouvoir, vous devez profondément aimer et respecter les autres ainsi que la totalité de l'existence. N'interférez dans la vie de quiconque avec vos propres convictions. Si vous avez du pouvoir ne manipulez pas quelqu'un d'autre mais employez le créativement.

Le pragmatisme :

Ne vous laissez pas enchanter ou piéger par ce qui vous révèle votre divinité intérieure. Mais restez plutôt sur le chemin, sur la voie vers la divinité.

La comparaison :

Rappelez vous que vous êtes nécessaires. Personne n'est supérieur et personne n'est inférieur. Personne n'est plus haut et personne n'est plus bas. Tout se complète.

Le jugement :

Le jugement révèle un état d'esprit statique. Et le mental juge sans cesse car le fait d'être en mouvement est toujours hsardeux et inconfortable. Soyez très courageux, ne cessez pas de croître, vivez dans l'instant, restez simplement dans le courant de la vie.

L'acceptation de soi :

Vous ne pouvez être nul autre que celui que vous êtes. Alors détendez vous. L'existence a besoin de vous tels que vous êtes.

La gratitude :

Lorsque votre coeur est plein de gratitude, toute porte qui semblait fermée peut devenir une ouverture vers une bénédiction plus grande.

La mort - Ce qui ne meurt jamais :

Dirigez votre attention en vous-même, vers ce qui ne meurt jamais. Vous êtes maintenant prêt à quitter ce qui est mort ou passé. N'essayez pas de le faire revivre et ne le considérez pas comme une fatalité.

L'acceptation :

Acceptez la vie telle qu'elle est. Soyez heureux sans aucune raison.

Au-delà de la petite famille :

Vous faites partie du tout, vous appartenez à l'existence. Ne laissez pas votre attachement à une partie vous empêchez d'entrer dans le tout.

La renaissance, à chaque instant :

Même dans une situation où vos propres sentiments sont justifiés - vous sentez que vous avez absolument raison - restez ouverts à la possibilité de quelque chose qui soit au-delà de tout ce que vous avez jamais connu.
Quittez votre expérience passée pour entrer dans une dimension qui soit totalement nouvelle.

La colère :

Lorsque que vous ressentez de la colère, ne la déversez pas sur quelqu'un d'autre. et ne la réprimez pas non plus. C'est un phénomène magnifique qui peut être transformé de manière positive.

La maîtrise des humeurs :

Que vous soyez heureux ou malheureux, souvenez-vous : "Cela aussi passera". Cette clé vous permet d'être maître de vos humeurs au lieu d'en être les victimes.

Les portes de l'Enfer et celles du Paradis :

Souvenez-vous qu'à chaque instant vous avez le choix entre le ciel et l'enfer. Si vous êtes inconscients vous êtes en enfer. Cela dépend de vous.
Lorsque vous êtes conscients, vous êtes au ciel. Restez eveillés, restez alertes, restez conscients. Encore une fois cela dépend de vous.

La transformation :

Essayez simplement l'exercice d'Atisha : inspirez en prenant toutes les souffrances du monde dans votre coeur et expirez en déversant des bénédictions. Les résultats sont immédiats. Faites le aujourd'hui et observez ce qui se passe.

La créativité :

Ce qui suit complète bien les principes de créativité formulés par Zelinski.
Cessez d'utiliser votre folie, votre négativité, votre destructivité contre vous-mêmes et contre les autres. C'est facile. Même un enfant est capable de détruire. Désormais regardez à l'intérieur de vous, vers quelque chose de totalement nouveau. Cela demande un immense courage, une grande force. Permettez vous d'exprimer votre créativité.

La totalité :

Regardez en vous et voyez si vous êtes entiers. Les ciseaux sont comme le mental. Ils coupent, ils divisent. L'aiguille est comme l'amour. Elle réunit, elle guérit ce qui est déchiré. Ouvrez votre coeur à l'amour et l'amour vous rendra total.

L'échec :

Lorsque vous essayez de faire quelquechose seul, séparé du tout, c'est un échec. Le succès est en Dieu et avec Dieu.

L'inquiétude - L'anxiété :

Osho nous donne là un autre moyen de combattre le stress.
Lorsque vous êtes séparés du Tout, lorsque vous avez des ambitions particulières, il se crée une telle tension que votre conscience se rétrécit considérablement :vous vous fermez. Abandonnez vous tout simplement à l'existence et laissez la vous porter.

Le mental :

Acceptez la responsabilité de la création de votre propre malheur, de votre joie, de votre négativité ou de votre positivité, de votre enfer ou de votre ciel. Lorsque votre responsabilité est comprise et acceptée, les choses commencent à changer. Soyez ouverts à une nouvelle possibilité.

Le désir :

Il est temps pour vous de cesser de chercher à l'extérieur ce qui vous rendrait heureux. Regardez à l'intérieur.

L'ajournement :

Considérez la futilité de chercher votre plénitude dans le futur et réalisez que rien de plus est nécessaire. Ne remettez pas à plus tard.

La quête :

Vous êtes en grand danger ! A tout instant que vous aimiez, que vous riiez, que vous soyez vivants, vous pourriez rencontrer Dieu, par hasard.

L'espoir :

Ne vous laissez pas prendre au piège de l'espoir. Ne soyez pas prisonnier de l'idée que l'aide vous viendra de l'extérieur. Ce n'est pas l'autre qui va vous combler. La plénitude est au dedans de vous.

Le défi :

Un peu de lutte est une nécessité. Nous nous enrichissons aussi bien à travers les orages, les éclairs, le tonnerre et la tristesse, qu'à travers la joie et le bonheur.

L'amour :

Souvenez vous de ne pas retenir votre amour, ni de calculer. ne soyez pas avares, vous rateriez tout. laissez plutôt votre amour s'épanouir et partagez le, donnez le, laissez le croître.

La compassion :

La compassion ce n'est pas être navré, ni plein de sympathie pour les souffrances d'autrui. la compassion est un amour d'une telle profondeur qu'on est prêt à faire l'impossible pour apporter plus de conscience dans une situation.

Le courage :

Ceci pour vous rappeler qu'une fois que vous êtes engagés sur le chemin de la quête du divin, il n'y a point de retour. Cela demande un immense courage.

La repentance:

Soyez conscients que même lorsque vous faites une erreur, cela peut être aussi l'occasion de grandir. Lorsque vous réalisez que vous avez agi contre votre propre vérité et que vous avez fait des compromis avec ce que vous ressentez dans votre coeur, laissez vos larmes couler de la profondeur car elles peuvent vous transformer.

Le jeu :

Souvenez vous que quoi que vous fassiez c'est un jeu. Jouez votre rôle. Si c'est un combat, combattez,. restez centrés. Ce n'est pas la peine d'être sérieux. Jouez tout simplement

La concentration :

La théorie doit devenir expérience.L'artificiel doit devenir réel.

Le sexe :

Que le sexe soit la première étape et non la dernière.

La dévotion :

Pénétrez dans l'amour aussi profondément et intensément que possible. Que cela soit en vous une ouverture au divin. Et laissez vos énergies féminines s'épanouir.

L'intelligence :

Utilisez votre intelligence pour chercher les choses là ou elles sont plutôt que là où elles ne sont pas, même s'il fait sombre. Regardez en vous.

Le travail :

N'esquivez pas votre responsabilité! Soyez intésement vivant dans votre travail et faites tout ce qui est humainement possible.Mais en même temps, ne créez pas de tension, ne soyez pas frustrés. Soyez confiants et que votre action devienne prière, sans vous préoccuper du résultat.

L'invitation :

Peu importe l'état dans lequel vous vous trouvez, peu importe qui vous êtes: le Maître est toujours prêt.

Le rire :

Le rire est une telle force de transformation que rien d'autre n'est nécessaire. Si vous changez votre tristesse en célébration alors vous serez aussi capable de changer votre mort en résurrection.

Source : Perles de sagesse - Osho - Almasta Editions
http://mapage.noos.fr/plegarrec/sagesse-osho.html

lundi 28 juillet 2014

Ouverture naturelle...


« L'existence est graduée, et avec elle, le savoir. » 
C'est-à-dire qu'il existe des niveaux d'être et des niveaux de connaissance menant, en quelque sorte, du fin fond de la caverne à - et au-delà de - l'ouverture. 

Ken Wilber 
(Les Trois Yeux de la Connaissance) 




dimanche 27 juillet 2014

mercredi 23 juillet 2014

Les sages ne sont plus des modèles avec Matthieu Ricard...


Interview de Matthieu Ricard (4 min.)


En 1972, Matthieu Ricard a décidé de devenir moine bouddhiste et de méditer. Mais il continue à écrire. Il a publié en septembre dernier son œuvre la plus importante : "Plaidoyer pour l'altruisme – La force de la bienveillance" (éditions Nil). Un pavé de plus de 900 pages, pour montrer le pouvoir de transformation positive qu'une attitude altruiste peut avoir sur les autres, et sur nous-mêmes.

Interprète pour le Dalaï-lama, Matthieu Ricard dénonce l'individualisme grandissant de la société. Où chacun se croit supérieur. Et unique. Cela commence avec la mentalité de "l'Enfant roi". Il raconte qu'aux États-Unis, un vêtement sur dix porte quelque part la mention "princesse". Cela va jusqu'en classe où les professeurs américains sur-notent leurs élèves et leur laissent ainsi croire qu'ils sont les meilleurs du monde. Même si toutes les études comparatives montrent l'inverse.

Matthieu Ricard explique que cela se fait au détriment de tous les repères et donc de la vie en groupe. Il cite ainsi un sondage qui en dit long sur les valeurs de notre société : "On a demandé aux gens, aux Etats-Unis, quelle personne ils admiraient le plus, le Dalaï-lama ou Tom Cruise. 80% ont répondu le Dalaï-lama. On leur a ensuite demandé qui ils voudraient être. 70% ont choisi Tom Cruise. Ca veut dire qu’ils se disent qu’il vaut mieux être beau, riche et influent comme Tom Cruise."

La violence en baisse :
Dans son livre, Matthieu Ricard montre également que la violence n’a cessé de baisser depuis des siècles. Par exemple, le nombre d’homicides en Angleterre pour 100.000 habitants était de 110 en 1350, de 10 au XXVIe siècle et désormais de un. "En Europe, on a entre cinquante et cent fois moins de chances d’être tué", assure le moine bouddhiste, qui rappelle que "c’était un spectacle d’aller voir les pendus au Moyen-Âge. A tel point qu’un village français a loué un condamné à mort à une autre ville parce que les gens se plaignaient qu’il n’y avait pas eu d’exécution publique depuis longtemps."

source : France Inter (Tout est son contraire)


mardi 22 juillet 2014

Dans les filets de l'être...

Débarrassez-vous de l'impression d'être quelqu'un.
Soyez rien d'autre.

Remove the sense of being somebody.
Just be.

Ganga
Tiruvannamalai, Inde janvier 1999





lundi 21 juillet 2014

samedi 19 juillet 2014

L'Amour avec Osho


Pour Atteindre l'Amour, il y a quatre pas à mémoriser.

Le premier : être ici et maintenant, parce que l’amour n’est possible qu’ici et maintenant.
Tu ne peux pas aimer dans le passé.

Le second pas vers l’amour c’est : apprends à transformer tes venins … en miel ...

Le troisième pas vers l’amour c’est de partager tes éléments positifs, partager ta vie, partager tout ce que tu peux avoir.
Tout ce que tu as de beau, ne le cache pas.

Et le quatrième : ne sois rien.
Quand tu commences à penser que tu es quelqu’un, tu t’immobilises, tu te figes.
Alors l’amour ne coule plus.
L’amour ne s’écoule que de quelqu'un qui n’est personne.

L’amour réside dans le rien.
Quand tu es vide, il y a de l’amour.
Quand tu es plein d’ego, l’amour disparaît.
L’amour et l’ego ne peuvent converger.

Il est très facile d’aimer les gens dans l’abstrait, le vrai problème surgit dans le concret.

Et souviens-toi, si tu n’aimes pas les êtres humains concrets, les êtres humains réels, tout ton amour pour les arbres et les oiseaux est faux, pur bavardage.
L’amour est une fleur très fragile.
Il doit être protégé, il doit être renforcé, il doit être arrosé ;alors seulement il grandit.
Aime comme quelque chose de naturel, comme tu respires.
Et quand tu aimes quelqu’un ne commence pas à exiger ; sinon, même dès le début, tu commenceras à fermer les portes.

Osho


vendredi 18 juillet 2014

Un maître de pleine conscience, Thich Nhat Hanh

Notre véritable héritage

Le cosmos est plein de précieux trésors 
Je veux t’en offrir une poignée ce matin.
Chaque moment que tu vis est un joyau 
Qui resplendit et contient la Terre et le ciel,

L'eau et les nuages.
Tu n’as qu’à respirer doucement
 Pour que les miracles apparaissent.
Alors, tu entends l’oiseau chanter,
Les pins murmurer.
Et soudain, tu vois la fleur s’épanouir,
Les nuages blancs dans le ciel bleu,
Le sourire et le regard merveilleux de ton aimé(e)

Toi, la personne la plus riche sur Terre,
Tu erres depuis si longtemps,
Ne sois plus cet enfant pauvre,
Reviens et reçois ton héritage.

Savourons notre bonheur 
Et offrons-le à chacun.
Chérissons ce moment présent.
Laissons partir le fleuve de nos détresses 
Et choyons la vie présente au creux de nos mains

Thich Nhat Hanh
(Prendre soin de l'enfant intérieur)





jeudi 17 juillet 2014

Vision d'êtres(s)



"Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de voir les cents univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est." 

 Marcel Proust
La Prisonnière, page 762


un jour où je me nourris de la relation aux autres et au monde...

La revue REFLETS adhère au « jeûne pour le climat» dont le but est de sensibiliser au changement climatique jusqu’au congrès mondial en décembre 2015. Pour –je cite- pousser les négociations onusiennes sur le climat à l’adoption d’un traité global, contraignant, ambitieux et juste lors de
«  Paris Climat 2015 ».  http://fastfortheclimate.org/fr/ 

Ce « jeûne pour le climat» est bien différant  des autres.
Jusqu’à présent, j’ai expérimenté le jeune occasionnellement dans un but de repos de la fonction digestive.  Pourquoi l’ai-je mis en veille ? – Pour découvrir qui je suis quand l’habitude alimentaire est bousculée. Qu’est-ce que cet apparent besoin de manger si ce n’est la peur de manquer ? Bien sûr,l’ego déploie des stratégies diverses pour faire croire que manger est indispensable. Cela va de la sensation de constriction de l’estomac, déclenchée au moment des heures de repas, à la tentative de mal de tête ou à une faiblesse physique parfaitement imaginaire.
L’amusement tendre devant cette inquiétude du petit moi suffit pour désamorcer ces processus. Quel plaisir de démasquer ce faux manque ! Quel bonheur d’être libre par rapport à cette obligation ronronnant !

Le ventre léger en nourriture matérielle laisse de la place pour la nourriture de lumière. Le dialogue intérieur, cette forme ultime de prière, où la question appelle une  réponse au-delà de l’intelligence, celle-ci est une nourriture immatérielle de réjouissance.
A digérer et à transformer en acte de re-union.

Mais le « jeûne pour le climat » est d’une autre nature. Ce n’est pas pour mon corps, ce n’est pas pour mon esprit, c’est pour les autres, C’est pour la terre. C’est pour la vie.
Que me dit « ce qui répond dedans » quand je lui demande qu’est-ce ce dérèglement climatique ?
C’est la somme de nos dérèglements intérieurs qui se manifeste au dehors.
Evidemment il faut faire attention à nos déchets, à notre empreinte carbone, à nos consommations alimentaires ou autres. Mais protéger la vie, c’est promouvoir l’être magnifique que tu peux être à la place de celui qui se contente de sous-vivre. Rempli de déchets d’aigreur,  pollué par les colères,ravalant ses jugements destructeurs, se noircissant comme le carbone de ses pensées malsaines, ne se supportant pas. Chacun pense du mal, se veut du mal,se fait du mal. Chacun n’a de cesse de se détruire entrainant dans ce désastre les autres qui ne me comprennent pas, la terre qui m’a mal accueilli et le ciel qui ne m’a pas aidé. Le monde est mon image. A l’image de chacun.

« Ce qui répond au-dedans »me dit que qu’en accueillant l’enfant omniprésent qui souffre et qui s’agite comme un pauvre diable mes yeux sur le monde changent. Un autre monde apparait,que nous souhaitons au fond nos poitrines. Le monde que nous voyons, le monde que nous habitons,  c’est le monde produit par nos cœurs.

Le « jeûne pour le climat » n’est ni une privation, ni une manifestation plus ou moins spectaculaire, c’est  l’occasion d’aller puiser à la source renouvelant toute chose.

http://fastfortheclimate.org/fr/ et aussi
http://chretiensunispourlaterre.wordpress.com/



mercredi 16 juillet 2014

Une fable innée... par Brigitte Maillard


Un vent étonné sort de l'être
Poussé par l'étrange
Echevelé comme la mer
Je suis vêtue d'espace

Le temps se replie

Ses baisers me vont droit au coeur
Après avoir défait mon corps
On n'est pas ce qu'on veut être
On naît au fil de soi

Visage à découvert
Souffle du vent
Pensée du monde

La vie revient

Elle est belle

Unique

Semblable à la mort ineffable

Brigitte Maillard
"La simple évidence de la beauté"


mardi 15 juillet 2014

Communiquer avec Annick de Souzenelle


J'ai retrouvé cela dans mes archives mais je ne me souviens pas de la source... 
Mais vous connaissez la source de toute chose. Le plus délicat est de la partager...
(6 min. avec un son dégradé)

 

lundi 14 juillet 2014

Apparition de Christian Bobin


Dieu c'est nous... Une étrange apparition...



La journée s’était conclue par une étrange apparition au buffet de la gare de Lyon où je buvais un verre de vin. Levant la tête, j’ai regardé dans le miroir, et tout d’un coup je me suis rencontré : je me voyais du dehors comme il est impossible de se voir. Je regardais ce monsieur qui, semble-t-il, revenait avec moi. C’était curieux : il avait sur ses traits une détermination et aussi quelque chose d’inachevé. Sur son visage, la moindre émotion s’écrivait en plein jour comme sur les visages en argile des bébés. J’ai cessé de le regarder pour ne pas le gêner. J’ai bu une gorgée de Sancerre et perdu mes yeux dans la lecture du journal qui se fanait déjà. Les yeux du monsieur qui était moi menaçaient de rouler en tous sens. Vraiment curieux. Quelques minutes auparavant dans un taxi, le chauffeur s’était mis à me parler de Dieu. Je lui avais répondu. La conversation s’était poursuivie pendant tout le trajet – une théologie vivante coupée de rires. La voiture, à l’arrivée à la gare, était remplie par les roses, les soleils et les tigres de notre échange. Par instants, l’homme me citait le Coran en arabe, puis me le traduisait, soulignant certains mots d’une main qui, lâchant le volant, battait des ailes. Nous sommes des cadavres, monsieur, me disait-il. Et les cadavres, ils ne savent pas si celui qui les approche est bon ou mauvais. Mais un cheval, lui, il sait. Si un homme de cœur vient vers lui, le cheval éclate de rire, monsieur. Et si c’est un diable, il recule. La bonne surprise, c’est pour après la mort – pourquoi la craindre puisque nous sommes des cadavres ? Nous avons parlé des âmes, de la pauvreté et des interdits. Je lui ai dit que si Dieu, par les haut-parleurs des textes sacrés, énonçait des interdits, ce n’était que pour nous protéger et donc pour se protéger, lui, puisque Dieu c’est nous. Une ivresse angélique nous prenait tous les deux. Paris devenait aussi lumineux qu’une clairière. Je regardais les couples dans les rues. Les mains des amoureux, quand elles croisent leurs doigts, chacune capturant l’autre, on dirait une corbeille de ciel. À l’arrivée, j’ai laissé un pourboire à mon frère en délires célestes. Il s’est tourné vers moi, son visage n’était que vérité quand il m’a dit : chaque fois qu’un client me donne un pourboire je ne le garde pas pour moi, je le donne à un pauvre. Et c’est quelques minutes après cette extase que dans le buffet de la gare j’ai entrevu le monsieur qui était moi dans la glace, son visage d’argile mouillé par toutes sortes de sentiments, vaguement affolé. Une tête encore dans les mains du potier, pas finie. Je n’en dis pas plus. Je crois bien qu’il est là, dans ma maison. Je ne veux pas le déranger. Il écrit sur sa journée à Paris.


dimanche 13 juillet 2014

Le bon usage des crises par Christiane Singer

Extrait d’une conférence prononcée le 15 juin 1991 à Mirmande à l’occasion du dixième anniversaire du Centre Dürckheim. Edition Terre du Ciel, 1994.

J’ai gagné la certitude que les catastrophes sont là pour nous éviter le pire. Et le pire, comment pourrais-je exprimer ce qu’est le pire ? Le pire, c’est bel et bien d’avoir traversé la vie sans naufrages, d’être resté à la surface des choses, d’avoir dansé au bas des ombres, d’avoir pataugé dans ce marécage des on-dit, des apparences, de n’avoir jamais été précipité dans une autre dimension. Les crises, dans la société où nous vivons, elles sont vraiment ce qu’on a encore trouvé de mieux, à défaut de maître, quand on n’en a pas à porté de main, pour entrer dans l’autre dimension. Dans notre société, toute l’ambition, toute la concentration est de nous détourner, de détourner notre attention de tout ce qui est important. Un système de fils barbelés, d’interdits pour ne pas avoir accès à notre profondeur.

C’est une immense conspiration, la plus gigantesque conspiration d’une civilisation contre l’âme, contre l’esprit. Dans une société où tout est barré, où les chemins ne sont pas indiqués pour entrer dans la profondeur, il n’y a que la crise pour pouvoir briser ces murs autour de nous. La crise, qui sert en quelque sorte de bélier pour enfoncer les portes de ces forteresses où nous nous tenons murés, avec tout l’arsenal de notre personnalité, tout ce que nous croyons être.

Récemment sur une autoroute périphérique de Berlin où il y a toujours de terribles embouteillages, un tagueur de génie avait inscrit sur un pont la formule suivante : « Détrompe-toi, tu n’es pas dans un embouteillage, l’embouteillage c’est toi ! ».
Nous sommes tous spécialisés dans l’esquive, dans le détournement, dans le « divertissement » tel que le voyait Pascal. Il n’y a au fond que cette possibilité, subitement, de se dire : « Oui mais tout cela, tout ce qui m’enserre, tout ce qui m’étrangle, mais c’est moi ! ».
Ce serait une erreur de croire que la crise est quelque chose de normal, d’inhérent à la nature humaine. Il y a de nombreuses sociétés, toutes les sociétés traditionnelles, qui ont une tout autre façon d’agir. Un ami anthropologue m’a rapporté ces mots d’un Africain qui lui disait : « Mais non monsieur, nous n’avons pas de crises, nous avons les initiations ». Et  les initiations sont la ritualisation de ces passages, c’est-à-dire cette possibilité pour l’homme de passer d’un état d’être naturel, premier, à cet univers agrandi, où l’autre versant des choses est révélé. Et il s’avère que toutes ces initiations, dans leur incroyable diversité, et inventivité – parfois des rites d’une cruauté qui nous paraît insoutenable - ont tous la même visée : mettre l’initié en contact avec la mort, le faire mourir ; le vieux principe du « meurs et deviens ». que ce soient les rites des aborigènes australiens qui enterrent les néophytes pendant trois jours sous des feuilles pourries, ou les épreuves auxquelles sont soumis les jeunes Indiens, il n’y a pas un rite pourtant qui soit aussi cruel que l’absence de rite. Et la vie n’a pas d’autre choix que de nous précipiter ensuite dans une initiation, cette fois sauvage, qui est faite non plus dans l’encadrement de ceux qui nous aiment, ou qui nous guident, de chamans, ou de prêtres ou d’initiés, mais dans la solitude d’un destin. Ces catastrophes qui ne sont là que pour éviter le pire ! Il peut vraiment paraître très cynique de parler ainsi. J’ai connu cette période où lorsqu’on entend une chose pareille, et que l’on est soi-même plongé dans un désespoir très profond, ces propos paraissent d’un cynisme insupportable. Et pourtant quand on a commencé à percevoir que la vie est un pèlerinage, quand à une étape de ce pèlerinage on regarde en arrière, on s’aperçoit vraiment que les femmes, les hommes qui nous ont le plus fait souffrir sur cette terre, sont nos maîtres véritables, et que les souffrances, les désespoirs, les maladies, les deuils, ont été vraiment nos sœurs et nos frères sur le chemin. Je sais que cela peut avoir une coloration insupportable quand on est dans une phase de désespoir, mais c’est tellement fabuleux quand on s’arrête en cours de route, quand on regarde en arrière, et qu’on se dit : « mais oui, c’est vrai ! ».

Comment se joue la crise ? On pourrait utiliser ce mot de retournement, de renversement. Qu’est-ce qui se passe dans la crise ? Il se passe à peu près ceci qu’une voix s’adresse à vous, et vous dit : « Tu as construit une vie, oui bravo, eh bien détruis-la ; tu as construit une personnalité, formidable, bravo, détruis-la ; tu t’es battu, tu as été courageux, un courage extraordinaire, mais l’heure de la reddition est venue,  à genoux ! ». Ou encore, comme pour Abraham : « Tu as mis un fils au monde, bravo, rends-le moi ! ». Tous ces moments de l’intolérable, de l’inacceptable, qui dans l’ordre des choses vécues, dans l’ordre de l’immédiat sont le scandale absolu ! Rends-mois ce que je t’ai donné ! Pour moi la plus extraordinaire histoire qui les symbolise toutes est celle de Job. J’adore cette histoire de Job, j’y reviens toujours. Job a été vraiment le serviteur de Dieu, l’homme de tous les succès. Une vie accomplie, entourée de richesse, de troupeaux de bœufs, ses femmes, ses fils, ses serviteurs, une richesse que Dieu bénie. Ce même homme, Job maudit, Job sur son tas d’immondices qui gratte ses ulcères, Job qui ne lâche pas prise, qui dit : « Je m’adresserai à Toi mon Dieu, jusqu’à ce que Tu m’expliques la raison qui me ferait accepter l’inacceptable, j’attends de Toi une réponse qui me convainque ». Et cette interrogation qui le pousse pendant des jours et des semaines et des mois, à ne pas lâcher prise et cette phrase qui est pour moi  une des phrases les plus poignantes : «  Pourquoi ne peux-Tu pas donner raison à l’homme contre Toi-même ? ».

Aussi longtemps que Job demande à Dieu de paraître devant lui, et de lui expliquer l’inexplicable, de lui dire la raison de toute cette horreur, de tout ce désespoir, de tout ce désastre d’une existence : « Viens ! Viens, je n’ai plus que la peau sur les os lui dit-il, viens, parle-moi ». Dieu ne vient pas, Dieu ne parle pas. Arrivent tous les amis, tous les copains, les thérapeutes, qui lui expliquent : « Ecoute, je suis persuadé que tu as fait une erreur, écoute, réfléchis, souviens-toi ! » Mais Job ne les écoute pas, le brouhaha des voix dehors.
« Réponds-moi, réponds-moi ! » Et quand l’ami Elihu lui a dit : « Mais non, tu vas voir, Dieu ne répond pas ». A ce moment-là, Dieu répond, contre toute attente Dieu répond. Mais Dieu répond à côté de la question. Dieu n’évoque pas un seul instant toute la vie de Job détruite, tous ses espoirs anéantis, sa famille, tous ceux qu’il a aimés, Dieu parle du ciel et de la terre, des oiseaux et des arbres, Dieu parle de la mer, de l’océan et des plages. Dieu répond à côté. Et voilà que se passe l’inattendu. Job, loin d’être scandalisé par cette réponse, qui n’en est pas une dans l’ordre de la logique, voit subitement tout d’un autre lieu. L’entière création, d’un autre lieu, d’un lieu où tout le drame d’une être ne fait même pas un remous à la surface du créé. Un lieu de l’univers agrandi, et job dit : « Mon Dieu je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant je t’ai vu ». Et Job est un autre homme. Et à partir de ce moment-là par une ironie divine, tout lui est rendu puisqu’il n’a plus besoin de rien. C’est au niveau de cette histoire de Job, que j’ai pour ma part rencontré le travail de Dürckheim. Dans une crise vraiment très profonde. Après avoir traversé une existence très préservée, très occupée à éviter les naufrages, toute cette adresse à passer entre les catastrophes, entre les blessures, et subitement, après quinze ans de mariage, l’arrivée d’une autre femme, l’arrivée dans une existence préservée d’un autre être, qui du jour au lendemain détruit l’univers que vous vous étiez construit. Et la traversée, pendant deux ans, trois ans, de la solitude de l’abandon, dans un pays étranger, dans un village au bout du monde, et la rencontre du travail de Dürckheim et d’une remarquable femme, son élève, qui travaillait avec la voix. Alors que j’attendais d’elle qu’elle me donne la force de faire mes bagages, et de partir avec mes fils, elle m’a dit : « Tu restes là, assise au milieu du désastre, là. Tout le travail que j’ai fait par la suite avec le corps, avec la présence au monde, aux choses, cette leçon, non seulement d’accepter l’inacceptable, mais d’y entrer, d’y établir ses pénates, entrer dans le désastre, à l’intérieur, et y rester, y rester ! Non pas fuir, mais oser rester, à l’endroit où je suis interpellée, à cet endroit où tombent tous les masques, où tout ce que je n’aurais jamais pu croire s’avère être en moi, tous les démons, toute l’ombre. Les paroles éclatent et tous les démons déferlent dans la vie, la jalousie, l’envie de meurtre, l’autodestruction. Et je reste là et je regarde. Cette troisième voie est probablement le salut pour notre époque si torturée. Je m’explique : nous connaissons dans notre Occident deux voies quand nous sommes dans un état d’étouffement, d’étranglement ; l’une c’est le défoulement, c’est crier, c’est exprimer ce qui était jusqu’alors rentré. Il y a de nombreuses formes de thérapies sur ce modèle et c’est probablement, en son lieu et place, quelque chose de très précieux, pour faire déborder le trop plein. Mais au fond, toute l’industrie audiovisuelle, cinématographique, est fondée sur ce défoulement, cette espèce d’éclatement de toute l’horreur, de tout le désespoir rentré, qui en fait le prolonge et le multiplie à l’infini. L’autre réponse, c’est le refoulement : avaler des couleuvres, et devenir lentement ce nid de serpents sur deux pattes, avec tout ce que ces vipères et couleuvres avalées ont d’effet destructif sur le corps et l’âme. Et le troisième modèle qui nous vient d’Extrême-Orient et qu’incarnait Dürckheim : s’asseoir au milieu du désastre, et devenir témoin, réveiller en soi cet allié qui n’est autre que le noyau divin en nous. J’ai rencontré voilà quatre jours, en faisant une conférence à Vienne, une femme ; et c’est une belle histoire qu’elle m’a racontée qui exprime cela à la perfection. Elle me disait à la perte de son unique enfant, avoir été ravagée de larmes et de désespoir, et un jour, elle s’est placée devant un miroir et a regardé ce visage brûlé de larmes, et elle a dit : « Voilà le visage ravagé d’une femme qui a perdu son enfant unique », et à cet instant, dans cette fissure, cette seconde de non identification, où un être sort d’un millimètre de son désastre et le regarde, s’est engouffrée la grâce. Dans un instant, dans une espèce de joie indescriptible, elle a su : « Mais nous ne sommes pas séparés », et avec cette certitude, le déferlement d’une joie indescriptible qu’exprimait encore son visage. C’était une femme rayonnante de cette plénitude et de cette présence qu’engendre la traversée du désastre. Il existe, paraît-il, dans un maelström, un point où rien ne bouge. Se tenir là ! Ou encore, pour prendre une autre image : dans la roue d’un chariot emballé, il y a un point du moyeu qui ne bouge pas. Ce point, trouver ce point. Et si un seul instant, j’ai trouvé ce point, ma vie bascule, parce que la perspective est subitement celle de Job, cette perspective agrandie, de la grande vie derrière la petite vie, l’écroulement des paravents, l’écroulement des représentations, un instant, voir cette perspective agrandie.


source : site vipassana

samedi 12 juillet 2014

« personne ne nous appartient. » avec Amma

Extrait de la réponse d'Amma à une question posée sur le vrai sens de la phrase : « personne ne nous appartient. »


Amma : Quand on dit « personne ne m'appartient, » il est du même coup sous-entendu que « tout le monde m'appartient, tout le monde est un prolongement de mon Être Véritable. » Si nous exposons 100 pots remplis d'eau dehors au soleil, nous verrons le soleil se refléter dans chacun des 100 pots. Mais en réalité, il n'y a pas 100 soleils ; il n'y en a qu'un seul. De la même façon, il n'y a qu'une seule conscience qui se manifeste dans tous les êtres.

Pourquoi les Écritures et les gourous disent-ils que tout est un ? Parce qu'ils ne veulent pas que nous soyons tristes ou déprimés et qu'ils savent que si nous comprenons cela –qui est la vérité – nous cesserons d'avoir du chagrin. Le fait de penser que nous sommes le complexe limité corps-esprit nous mène tout naturellement à l'insécurité et à la peur. Cette insécurité nous rend dépendants des autres – ce qui provoque attachement et chagrin. Notre existence même repose sur ce que disent et font les autres. Nous grimpons au septième ciel quand on nous encense et nous tombons plus bas que terre quand on nous critique. Les mahatmas veulent nous libérer de cette dépendance et ils savent bien que pour la dépasser, il est essentiel de comprendre ces vérités spirituelles.

Un roi rêva une nuit qu'il était un papillon - tout heureux de voleter de ci, de là. À son réveil, il se sentit troublé. Il se demandait sans cesse : « Suis-je un roi qui a rêvé qu'il était un papillon ou un papillon qui a rêvé qu'il était un roi ? » Très troublé, il alla voir un gourou – qui lui répondit : « Tu n'es ni un papillon, ni un roi. Tu es pure conscience. C'est dans le champ de cette conscience – qui est toi – que ces deux expériences ont eu lieu. L'atman est la seule vérité. Le papillon et le roi sont deux rêves. »

Mes enfants, éveillons-nous à cette compréhension pour voir que nous ne faisons qu'un avec les autres. Voyons les comme notre propre Soi. C'est le seul moyen de dépasser la peine que nous ressentons. Amma sait que ce n'est pas facile, mais on peut y arriver en s'entraînant constamment. Au même titre que nous avons appris à nous identifier à notre nom, nous avons besoin d'apprendre à nous identifier à notre Véritable Soi.



source : Amma France

jeudi 10 juillet 2014

Rien à faire !

Sans doute avez-vous déjà entendu cette formule de plus en plus populaire dans les milieux spirituels : « Il n’y a rien à faire ». En fait, la phrase intégrale se lit comme suit : « Il n’y a rien à faire pour s’éveiller car nous le sommes déjà ». Fréquemment interrogée à propos de cette affirmation, j’ai été à même de constater qu’elle était souvent mal interprétée, que son sens originel avait été perdu.
Pour nombre de chercheurs en quête de vérité, mais aussi de soulagement, cette solution facile et attrayante est une voie inespérée. Il serait étonnant que la passivité soit soudainement devenue un chemin d’éveil alors que, depuis des millénaires, des sages de toutes confessions ont proposé maintes voies spirituelles exigeant maîtrise et discipline.
N’y a-t-il vraiment rien à faire ?

Le propre du chercheur est de vouloir quelque chose qu’il n’a pas. Il tente d’obtenir ce qu’il veut à coup d’actions volontaires et de stratégies, cherchant ainsi à déjouer le destin.
L’éveil n’est pas le résultat d’une technique ou d’un long chemin parcouru avec succès. Il n’est pas non plus le résultat d’actes volontaires. Le volontarisme de l’ego est une entrave à l’éveil. L’éveil est le résultat d’un abandon total, d’un dépouillement complet de toutes croyances à propos de soi. La réalisation que JE SUIS est la vérité ultime, au-delà de tous concepts.

Cette phrase : « Il n’y a rien à faire pour s’éveiller car nous le sommes déjà » est totalement vraie. Nous sommes tous éveillés. L’éveil est parfois vécu en conscience, mais souvent il ne l’est pas. Une partie de la confusion vient du fait qu’il nous est difficile de distinguer ce que nous sommes de ce que nous expérimentons. L’identification aux expériences génère cette illusion.
Pour se désidentifier, il ne s’agit pas de faire mais de VOIR… de voir le jeu du mental et de réaliser à quel point il nous détourne de la vérité. Souvent lorsque l’illusion est vue, un immense fou rire jaillit ! Les constructions mentales s’effondrent.

Tant que les illusions qui nourrissent l’ego n’ont pas été vues, nous sommes habités par deux maîtres, l’Être et l’ego. Pour retrouver l’Unité, c’est à partir de notre espace Source que des actions seront initiées afin de se libérer de l’emprise d’un ego souffrant et d’un mental indiscipliné.
Issue de la non-action, la principale action à accomplir est un mouvement de la conscience qui se retourne sur elle-même, afin de se reconnaître et d’identifier les phénomènes mentaux agissant à sa place. 
Gratitude d'Être et de rayonner son immense Beauté,

Claudette Vidal

mercredi 9 juillet 2014

La banalité du Bien avec Matthieu Ricard

extrait de:"Plaidoyer pour l'altruisme" de Matthieu Ricard


Un mendiant reçoit deux billets de cinquante roupies- somme relativement conséquente au Népal -, il en donne la moitié à son compagnon d'infortune.
Une infirmière épuisée après une nuit de garde éprouvante, reste néanmoins quelques heures pour assister un mourant qui part seul. Ma soeur, Eve, qui s'est occupée toute sa vie d'enfants en difficulté, n'a jamais hésité à se lever en pleine nuit pour accueillir un enfant qui fuguait.
Dans le métro, un Maghrébin percevant l'état d'angoisse d'une voyageuse qu'il ne reverra jamais, lui murmure: "Ne t'inquiète pas ma fille, ça va passer."
Au terme d'une journée trop remplie, un ingénieur rentre de son bureau et fait cinq cents mètres de plus pour montrer à un étranger perdu dans la capitale le chemin de son hôtel.

On a pu parler de la" banalité du mal", Mais l'on pourrait aussi parler de la "banalité du bien", en se représentant les mille et une expressions de solidarité, de prévenance et d'engagement en faveur du bien d'autrui qui jalonnent nos vies quotidiennes et exercent une influence considérable sur la qualité de la vie sociale. De plus, ceux qui accomplissent ces innombrables actes d'entraide et de sollicitude disent généralement qu'il est bien "normal" d'aider son prochain. S'il est justifié d'évoquer cette notion de banalité, c'est aussi parce qu'elle est en quelque sorte silencieuse: Le bien de chaque jour est anonyme; il ne fait pas la une des médias à la manière d'un attentat, d'un crime crapuleux, ou de la libido d'un homme politique. Et, enfin, s'il y a banalité c'est encore le signe que nous sommes tous potentiellement capables de faire du bien autour de nous.


lundi 7 juillet 2014

Le moi à l'épreuve de la pratique avec Dominique Durand



Nous envisageons souvent la pratique sous l'angle de l'Absolu. Cette position aiguise notre insatisfaction lorsque, après un certain temps d'exercice, nous faisons ce triste constat : rien ne change dans ma manière de gérer le quotidien, je suis toujours aussi colérique, aussi désagréable avec mon entourage, aussi impatient. Mais qui argumente ? Le moi, bien sûr, à partir de son propre système de valeurs, qui lui permet de s'estimer. Le système de valeurs étant souvent une notion de plus ou de moins, de progression par rapport à un moi idéal qui cherche à éviter le « déplaisir » de mettre en faillite sa toute puissance illusoire, résidu d'un sentiment d'omnipotence infantile. 

Transférer dans la pratique ce « fétichisme d'absolu »*, c'est situer la pratique dans une impasse existentielle ». Dürckheim le souligne : « Il y a un dilemme, dit-il, parce qu'il suffit d'avoir goûté à cette expérience intérieure pour désirer retourner dans cet autre monde … à peine s'est-on engagé sur la voie, que l'on échoue de nouveau dans ce monde. »* 
Le dilemme, c'est cet écart entre l'expérience vécue dans l'exercice et le quotidien et qui justifie d'ailleurs le fait que certaines personnes abandonnent la pratique parce que rien ne change. Nous constatons que la difficulté réside dans l'articulation du moi et de l'essence, de l'expérience et du quotidien, vue par le moi dans un rapport d'opposition. Envisager le moi et l'essence comme deux réalités opposées est source d'un problème pour le moi, celui de l'auto- évaluation par rapport à un idéal à atteindre. 
Dürckheim nous fait part des propos de son analyste à ce sujet : « Lorsque le moi resurgit, il y a deux choses à ne pas faire : le combattre, car il est toujours plus fort, et le fuir, car il est toujours plus rapide... il n'y a qu'une attitude valable vis à vis du moi : la vigilance sans détour. » Et Dürckheim ajoute : « Un regard paisible et qui ne se détourne pas est la seule chose qu'il ne puisse supporter. »* 

Accompagner la pratique d'un regard bienveillant mais sans complaisance sur le moi, prendre le moi pour ce qu'il est, sans illusion : une tentative désespérée pour réguler un système complexe qui le met en échec sur la plan du plaisir, de la stabilité, et de l'identité. Cependant, le regard paisible dont parle Dürckheim n'est pas seulement celui d'une certaine bienveillance, c'est cette autre manière de considérer le moi. Ce regard paisible, c'est cette reconnaissance intime du Vivant au cœur du pathos. Ce regard paisible, c'est celui qui est dégagé des classifications et qui englobe tout. Ce regard paisible, c'est une permission donnée au moi, de révéler sa vraie nature dans la glaise de son humanité. Le moi ne peut pas venir à bout de ce qu'il vit comme étant un écart ou un contraste entre son être de nature et son moi historique. Seul l'exercice, inlassablement repris, peut nous familiariser avec l'expérience que existentiel et essentiel ne sont que deux aspects d'une même réalité. Ne vouloir venir à bout de rien, seulement se reprendre et s'exercer.

* Roger Martin du Gard
* « Le don de la grâce », chap. 5