lundi 19 novembre 2012

La "non-expérience" avecTony Parsons

"Pour moi, la réalisation de l'illumination, ou de la nature de qui je suis vraiment, n'est pas une chose qui peut-être exprimée. Ce qui est arrivé ne peut même pas appelé "expérience", parce que l'expérimentateur séparé devait nécessairement être absent pour qu'ait lieu cette émergence.

Cependant, ce qui accompagne cet évènement a été une réalisation d'une grandeur tellement simple et d'un contenu si révolutionnaire, que j'en suis resté stupéfait et tout à fait seul.
Une des choses que j'en suis venu à voir est que l'illumination n'est susceptible de se produire qu'à partir du moment où il a été accepté qu'elle ne peut être atteinte.


Les doctrines, processus et voies progressives tournées vers une recherche de l'illumination ne font qu'exacerber le problème en confortant l'idée que le moi peut retrouver une chose qu'il présume avoir perdue. C'est précisément cet effort, cet investissement dans l'identité de soi qui recrée continuellement l'illusion de la séparation de l'Un. C'est le voile à l'existence duquel nous croyons si fermement, le mirage de l'individualité.

C'est comme si quelqu'un qui, s'imaginant au fond d'un trou profond, creuse plus profond encore pour s'échapper, rejetant la terre derrière lui au point de couvrir la lumière qui est déjà là.

Le seul effet positif de ce terrible effort pour devenir " ce que je suis déjà " est que je vais finir par m'effondrer, épuisé, et lâcher prise. Dans l'espace de ce lâcher prise, une autre possibilité peut surgir. Mais la tentation d'esquiver la liberté par la sacralisation de l'effort est très séduisante. Lutter au royaume du temps et de la durée n'appelle pas la libération.

La vie n'est pas une tâche. Il n' y a absolument rien à atteindre, sauf la réalisation qu'il n' y a absolument rien à atteindre.
Aucune somme d'efforts ne persuadera jamais l'unicité d'apparaître. Tout ce qui est nécessaire, c'est un saut dans la perception, une vision autre, déjà inhérente, mais non reconnue."

Tony Parsons